FORMAÇÃO
C’est au lien entre l’insulinorésistance et l’HTA, cause majeure de morbidité et de mortalité cardiovasculaire (et ce d’autant plus qu’elle s’associe au diabète) que se sont intéressées des équipes américaines, qui ont évalué, chez l’adulte jeune, en relation au risque à venir d’HTA, sur un suivi de deux décennies, l’insulinémie à jeun, le rapport insulinémie/glycémie et l’indice HOMA (Homeostasis Model Assessment) d’insulinorésistance.
Cette évaluation a été effectuée au sein de l’étude CARDIA (Coronary artery risk development in young adults), étude multicentrique prospective conduite aux États-Unis, observant l’histoire naturelle du risque de maladie cardiovasculaire de l’âge adulte jeune à la maturité. Elle a porté sur une cohorte de 3 413 sujets en bonne santé, âgés de 18 à 30 ans à l’inclusion, en 1985, indemnes alors d’HTA, qui ont été examinés à l’occasion de consultations de suivi, en 1987, 1990, 1992, 1995, 2000 et 2005. L’HTA a été définie par une pression artérielle systolique (PAS) égale ou supérieure à 140 mmHg et/ou une pression artérielle diastolique (PAD) atteignant ou dépassant 90 mmHg et/ou la prise d’antihypertenseurs.
Dans cette population d’étude de près de 3 500 sujets, âgée en moyenne de 25 ± 3,6 ans à l’enrôlement, dont l’IMC moyen était de 24,4 ± 4,8, 796 cas incidents d’HTA ont été identifiés (taux d’incidence : 13,7 p. 1 000 sujets-années).
L’analyse a pris en compte de nombreux facteurs potentiels de confusion, notamment l’âge, le sexe, l’ethnie, le centre d’étude, l’IMC, l’activité physique, le niveau d’éducation, le tabagisme, la consommation d’alcool, la PA de base, les antécédents familiaux d’HTA, les apports alimentaires de sodium, potassium et magnésium.
Le risque d’HTA incidente s’est avéré significativement accru (ratio de risque [RR], dans le modèle pleinement ajusté : 1,85 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] : 1,42-2,40 ; p pour la tendance < 0,001) chez les sujets du quartile le plus haut (Q4) d’insulinémie à jeun [18,0 µU/ml (16,0-22,7 µU/ml ; glycémie : 90,2 mg/dl (85,4-95,2 mg/dl) ; n = 848 patients] en comparaison de ceux du quartile (Q1) le plus bas [7,8 µU/ml (7,0-8,3 µU/ml ; glycémie : 84,2 mg/dl (80,8-88,6 mg/dl) ; n = 795]. À chaque unité d’accroissement de l’insulinémie à jeun était associé une augmentation du risque d’HTA incidente (RR : 1,03 ; IC : 1,02-1,04). L’association observée persistait, après stratification selon le sexe, l’ethnie et l’IMC, dans chaque sous-groupe.
Une relation semblable a été observée pour la comparaison du quartile le plus fort au plus faible du rapport insulinémie/glycémie (RR : 1,78 ; IC : 1,39-2,29 ; p pour la tendance < 0,001), et pour la comparaison Q4 vs Q1 de l’indice HOMA-IR d’insulinorésistance (RR : 1,27 ; IC : 1,00-1,63 ; p = 0,013).
Cette étude prospective, conduite en population adulte jeune de quatre villes des États-Unis (Birmingham, Chicago, Minneapolis et Oakland), suggère une association entre insulinémie à jeun et risque de survenue ultérieure d’une HTA, chez les hommes et chez les femmes, Caucasiens ou Afro-Américains, de poids normal, ou en surpoids ou obèses. P Xun et coll voient dans cette relation une possibilité d’améliorer, en s’aidant de la détermination de la concentration d’insuline à jeun, l’identification des sujets à haut risque d’HTA, et la prévention de l’HTA.
Dr Julie Perrot
Xun P et coll. : Fasting insulin level is positively associated with incidence of hypertension among American young adults. Diabetes Care, 2012 ; publication avancée en ligne, 17 avril (DOI: 10.2337/dc11-2443).
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