FORMAÇÃO
Prise en charge multidisciplinaire du sujet âgé hospitalisé : quel impact sur le syndrome confusionnel postopératoire ?
Publié le 31/05/2012 |
Les patients de plus de 65 ans, passent environ 3 à 4 fois plus de temps à l’hôpital que les plus jeunes. Le personnel soignant est amené à s’occuper de plus en plus de sujets âgés, or il manque parfois de l’expérience et de l’intérêt requis pour faire face aux besoins complexes et particuliers de ces malades. D’où l’idée de mettre en place des équipes multidisciplinaires de consultants en gériatrie, sorte d’équipe mobile gériatrique (EMG), pour aider à leur prise en charge. Une étude a analysé l’impact de ce mode d’organisation sur le risque de syndrome confusionnel (SC) au décours d’une intervention pour fracture de hanche.
Cent soixante et onze patients belges de 65 ans et plus, hospitalisés pour fracture de hanche traumatique, ont été retenus, 77 inclus dans un groupe contrôle. Le groupe intervention (n = 94) a bénéficié d’une prise en charge globale par une EMG (évaluation systématisée par infirmière diplômée d’état [IDE], consultation de gériatre, assistante sociale, kinésithérapeute, ergothérapeute en postopératoire…).
La survenue d’un SC postopératoire a été évaluée par le Confusion Assessment Method (CAM) et sa sévérité par le Delirium Index (DI). Le déclin cognitif a été défini par la perte d’1 point au MMSE (Mini Mental State Examination) à 12 items. Ces tests ont été pratiqués avant et après l’opération (4 fois en 15 jours).
L’intervention de l’EMG n’a pas eu d’effet sur les activités de la vie quotidienne (AVQ), la durée de séjour, l’institutionnalisation et la réhospitalisation. Les soins ont été comparables à l’exception de l’ergothérapie et du recours aux opioïdes, plus fréquents dans le groupe suivi par l’EMG. En revanche 53,2 % des patients contrôles ont présenté un SC contre 37,2 % dans le groupe intervention, soit un Odds Ratio (OR) de 1,92 (non significatif après prise en compte des AVQ à l’admission). La proportion de sujets confus a été supérieure chez les contrôles tout au long de l’étude sauf à J8, la différence n’étant toutefois significative qu’à J15. L’évolution des patients confus en préopératoire n’a pas différé en fonction du bras d’inclusion. Si dans les 2 groupes, la durée médiane du syndrome confusionnel (1 journée) et sa sévérité ont été similaires, le MMSE moyen était supérieur chez les malades sans SC. Un déclin cognitif était présent chez 38,7 % des patients du groupe contrôle (OR 2,16) ; 47,5 % des sujets confus de ce groupe ont montré un déclin cognitif contre 34,3 % des sujets de l’autre groupe suivi par l’EMG (non significatif toutefois). La présence d’un SC signait un taux de survie à 1 an plus faible, quel que soit le bras d’inclusion.
Lors de chirurgie de hanche le SC et le déclin cognitif sont sensibles à la prévention par l’intervention d’EMG pluridisciplinaire : l’incidence du SC postopératoire baisse de 30 %, sans modification de durée ni d’intensité. La limite de l’étude est l’absence de recherche quotidienne de SC (possibles sous-estimation et mauvaise évaluation de son évolution). Un tiers des recommandations de l’EMG n’a pas été suivi d’effet, ce qui laisse espérer une efficacité supérieure.
Dr Anne Bourdieu
Deschodt M et coll. : Preventing delirium in older adults with recent hip fracture through multidisciplinary geriatric consultation. J Am Geriatr Soc., 2012 ; 60 : 733-739.
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