FORMAÇÃO MÉDICA...(Actualização)
Faut-il maintenir la mesure de la pression artérielle au cabinet ?
Publié le 15/02/2011 |
Pour que la mesure de la pression artérielle au cabinet soit fiable, il faudrait, selon certaines études, que le patient reste au repos pendant au moins 14 minutes avant la prise. Ce qui, reconnaissons-le, est difficilement envisageable dans la pratique quotidienne en ville. Et encore, cela ne suffirait pas à optimiser les performances de la mesure de la pression artérielle, comme en témoigne une récente étude canadienne.
Au total, 555 patients ont été recrutés. Ils présentaient soit une hypertension systolique non traitée, supérieure à 165 mmHg (la diastolique étant inférieure à 90 mmHg), ou étaient traitées, mais gardaient une systolique supérieure à 140 mmHg avec une diastolique inférieure à 90 mmHg. Ces patients étaient randomisés en deux groupes, les uns continuaient à bénéficier d’une prise de pression artérielle avec un tensiomètre manuel lors de la consultation (n = 252 ; groupe contrôle), et les autres (n = 303) étaient laissés seuls dans une pièce avant la consultation, et un tensiomètre automatique leur prenait la pression artérielle toutes les 2 minutes, 5 fois de suite. Les patients se soumettaient aussi à une MAPA (mesure ambulatoire de la pression artérielle), considérée comme la mesure de référence. La dernière mesure de la pression artérielle, réalisée avant le début de l’intervention au cabinet du médecin, « comme d’habitude », avec le tensiomètre manuel, était notée.
Plusieurs constatations s’imposent. Les valeurs de la pression artérielle lors de la visite avant l’enrôlement sont globalement supérieures à celles recueillies par la MAPA. Sans surprise, après le début de l’étude, les valeurs obtenues par la MAPA sont encore inférieures, mais la différence est plus grande avec la prise manuelle qu’avec la prise automatique (-6,5 mmHg vs -2,3). Les patients qui bénéficient de l’appareil automatique voient leur pression artérielle passer de 149,9/81,8 pour la moyenne du groupe avant le début de l’étude (appareil manuel), à 141,4/80,2 avec l’appareil automatique.
Des travaux antérieurs ont montré que l’augmentation de la pression artérielle lors de la prise manuelle pouvait être évitée dans des conditions précises : appareil entièrement automatique, prises répétées, et le patient seul dans une pièce calme. La simple présence d’un observateur dans la pièce fait monter la pression artérielle, qui redescend dans les 2 minutes qui suivent son départ. Le fameux « effet blouse blanche ».
Pour les auteurs, ces constatations justifient de revoir le mode de prise de la pression artérielle au cabinet. Puisque l’on peut, selon eux, s’attendre à une interdiction progressive des tensiomètres à mercure, appareils encore considérés comme le « standard », ils suggère que leur remplacement donne matière à une réflexion sur le meilleur système à mettre en place. La prise de pression artérielle par le médecin avec un appareil automatique ne règlera pas le problème de l’effet blouse blanche. Certains préconisent une extension des indications de la MAPA, d’autres recommandent la pratique systématique de l’automesure à domicile. Aucun expert ne va toutefois jusqu’à recommander l’abandon de la prise de pression artérielle au cabinet. Mais demain ?
Dr Roseline Péluchon
Myers MG et coll. : Conventional versus automated measurement of blood pressure in primary care patients with systolic hypertension: randomised parallel design controlled trial
BMJ. 2011 Feb 7; 342 : d286. doi: 10.1136/bmj.d286.
Publié le 15/02/2011 |
Pour que la mesure de la pression artérielle au cabinet soit fiable, il faudrait, selon certaines études, que le patient reste au repos pendant au moins 14 minutes avant la prise. Ce qui, reconnaissons-le, est difficilement envisageable dans la pratique quotidienne en ville. Et encore, cela ne suffirait pas à optimiser les performances de la mesure de la pression artérielle, comme en témoigne une récente étude canadienne.
Au total, 555 patients ont été recrutés. Ils présentaient soit une hypertension systolique non traitée, supérieure à 165 mmHg (la diastolique étant inférieure à 90 mmHg), ou étaient traitées, mais gardaient une systolique supérieure à 140 mmHg avec une diastolique inférieure à 90 mmHg. Ces patients étaient randomisés en deux groupes, les uns continuaient à bénéficier d’une prise de pression artérielle avec un tensiomètre manuel lors de la consultation (n = 252 ; groupe contrôle), et les autres (n = 303) étaient laissés seuls dans une pièce avant la consultation, et un tensiomètre automatique leur prenait la pression artérielle toutes les 2 minutes, 5 fois de suite. Les patients se soumettaient aussi à une MAPA (mesure ambulatoire de la pression artérielle), considérée comme la mesure de référence. La dernière mesure de la pression artérielle, réalisée avant le début de l’intervention au cabinet du médecin, « comme d’habitude », avec le tensiomètre manuel, était notée.
Plusieurs constatations s’imposent. Les valeurs de la pression artérielle lors de la visite avant l’enrôlement sont globalement supérieures à celles recueillies par la MAPA. Sans surprise, après le début de l’étude, les valeurs obtenues par la MAPA sont encore inférieures, mais la différence est plus grande avec la prise manuelle qu’avec la prise automatique (-6,5 mmHg vs -2,3). Les patients qui bénéficient de l’appareil automatique voient leur pression artérielle passer de 149,9/81,8 pour la moyenne du groupe avant le début de l’étude (appareil manuel), à 141,4/80,2 avec l’appareil automatique.
Des travaux antérieurs ont montré que l’augmentation de la pression artérielle lors de la prise manuelle pouvait être évitée dans des conditions précises : appareil entièrement automatique, prises répétées, et le patient seul dans une pièce calme. La simple présence d’un observateur dans la pièce fait monter la pression artérielle, qui redescend dans les 2 minutes qui suivent son départ. Le fameux « effet blouse blanche ».
Pour les auteurs, ces constatations justifient de revoir le mode de prise de la pression artérielle au cabinet. Puisque l’on peut, selon eux, s’attendre à une interdiction progressive des tensiomètres à mercure, appareils encore considérés comme le « standard », ils suggère que leur remplacement donne matière à une réflexion sur le meilleur système à mettre en place. La prise de pression artérielle par le médecin avec un appareil automatique ne règlera pas le problème de l’effet blouse blanche. Certains préconisent une extension des indications de la MAPA, d’autres recommandent la pratique systématique de l’automesure à domicile. Aucun expert ne va toutefois jusqu’à recommander l’abandon de la prise de pression artérielle au cabinet. Mais demain ?
Dr Roseline Péluchon
Myers MG et coll. : Conventional versus automated measurement of blood pressure in primary care patients with systolic hypertension: randomised parallel design controlled trial
BMJ. 2011 Feb 7; 342 : d286. doi: 10.1136/bmj.d286.
1 Comments:
Muito inyrterssante este artigo.
By Anónimo, at 6:35 da tarde
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