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quinta-feira, junho 21, 2012

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Dermatoses professionnelles chez les professionnels de santé
Publié le 19/06/2012Partager sur Twitter Partager sur Facebook Imprimer l'article Envoyer à un confrère Réagir à l'article Enregistrer dans ma bibliothèque Reduire Agrandir


Le secteur sanitaire est l’un des 3 plus à risque en République tchèque en matière de dermatoses professionnelles (DP). Quelle a été leur évolution entre 1997 et 2009 ?
Les données ont été recueillies à partir du registre national des maladies professionnelles. Seules les pathologies cutanées non infectieuses remplissant les critères de diagnostic et d’exposition ont été retenues, après patch-tests, identification du mécanisme par un dermatologue et étude du poste de travail. Cinq cent quarante-cinq nouveaux cas ont ainsi été recensés sur 13 ans. L’incidence a tendu à décroître alors même que l’effectif des professionnels de santé augmentait (de 2,9 cas pour 10 000 ETP en 1997 à 1 en 2008). La dermatite allergique de contact a représenté 85 % des cas, la dermatite de contact irritative 13 % et l’urticaire de contact 2 %. Quatre vingt quinze pour cent des patients étaient des femmes. La moyenne d’âge était de 38 ± 11,8 ans et 49 % des sujets étaient des infirmières diplômées d’état (IDE), 21 % des employés de service (nettoyage, blanchisserie...), 5 % des médecins. Sur les 9 % des membres du personnel dentaire, plus de la moitié étaient sensibilisés aux acrylates. Les signes cutanés étaient apparus après un exercice médian de 3 ans (21 jours à 38 ans). La durée d’exposition moyenne était de 6,2 ± 7,4 ans. La friction était le mécanisme physique le plus fréquent et le latex était le seul responsable des urticaires de contact. Dans les dermatites allergiques, les désinfectants (essentiellement les aldéhydes) ont représenté 36 % des étiologies, les composants du caoutchouc (thiurames,  mercaptothiazole…) 35 % et les agents nettoyants 9 % (le nickel 5 %). Pour les dermites irritatives les causes les plus fréquentes ont été les désinfectants (45 %), les agents nettoyants (17 %) et les facteurs physiques (16 %) (médicaments 1 %).
La fréquence des DP chez les soignants est liée à l’exposition chronique à de multiples produits chimiques et activités à risque (lavages de mains, gants…). Les DP, surtout irritatives, sont négligées (gêne variable), sous-diagnostiquées (bilan non réalisé) et sous-déclarées, vraisemblablement d’un facteur 10 à 50. La sensibilisation au glutaraldéhyde a pu diminuer grâce à la prise de conscience de son implication, à l’amélioration de la protection et aux substitutions. L’accroissement récent de l’usage des produits de la chimie du caoutchouc explique leur deuxième place. La faible représentation du latex est peut-être liée à son introduction tardive et à son arrêt d’emploi précoce en République tchèque. Le thiomersal n’a pas été testé.
Malgré une tendance à l’amélioration le nombre des DP reste significatif et sous-évalué (forme irritative, travail libéral ou dans le privé). La prévention devrait se porter notamment sur la précocité du diagnostic et la formation à l’hygiène des mains.


Dr Anne Bourdieu


Machovcová A et coll. : Occupational skin diseases in Czech health workers from 1997 to 2009. Int Arch Occup Environ Health., 2012 ; publication avancée en ligne le 31 mars.