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sexta-feira, junho 15, 2012

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Cancer de la prostate : pas plus de symptômes urinaires et peut-être moins
Publié le 15/06/2012Partager sur Twitter Partager sur Facebook Imprimer l'article Envoyer à un confrère Réagir à l'article Enregistrer dans ma bibliothèque Reduire Agrandir

L'association entre les symptômes du bas appareil urinaire (SBAU), "indicateurs subjectifs directement perçus par le patient, faisant évoquer une maladie ou un état pathologique et le conduisant à rechercher une prise en charge médicale…" (1) et le cancer de la prostate (CP) est peu claire. (2) Néanmoins, les SBAU ont été positivement associés à des niveaux élevés d'antigène prostatique spécifique (PSA) dans la population générale. En outre, la détection du CP basée sur le PSA est biaisée par un fort taux de faux positifs, ce qui conduit à de nombreuses biopsies inutiles.
Une étude a examiné la relation CP - SBAU dans une cohorte de 3 017 patients ayant un âge moyen de 63,8 ans (de 28 ans à 88 ans) et un volume prostatique moyen de 43,0 mL (de 12,0 à 237,0 mL). Ils avaient bénéficié des 12 prélèvements biopsiques recommandés (3) en raison d'anomalies au toucher rectal (23,5 % des patients) ou d'un niveau de PSA entre 3 et 20 ng / mL.
La médiane de l'International Prostate Symptom score, IPSS (4) était de 11, le taux moyen de PSA était de 6,81 ng / mL. Un CP a été détecté chez 931 (30,0 %) des patients. La comparaison des 1 465 patients ayant un IPSS ≥ 11 et des 1 642 patients ayant un IPSS < 11, montre que les premiers étaient plus âgés (p < 0,001), avaient un PSA plus élevé (p < 0,001) et avaient une plus grosse prostate (p < 0,001). Cependant, le taux de détection de CP (non plus que le score de Gleason) ne différait entre les deux groupes et il n’y avait pas de différence significative entre les IPSS des patients avec ou sans CP (IPSS moyens : 13,02  et 12,41 respectivement ; p = 0,436).
En analyse multivariée incorporant d'autres variables, un IPSS plus élevé était significativement associé à une probabilité plus faible de détection d'un CP (p = 0,016). L'ajout de l'IPSS n'a cependant pas augmenté significativement la précision du modèle multivarié conçu pour la détection du CP (p = 0,098).
Malgré la nature rétrospective de l'étude et bien que le CP ait été moins souvent détecté chez les hommes ayant plus de SBAU, la présence de ces derniers n’apporte pas d'informations pronostiques supplémentaires par rapport aux facteurs pronostiques classiques. Cependant, de précédentes données prospectives (5) ont rapporté un risque de décès de 46 % plus bas chez les patients ayant un CP avec SBAU comparés à ceux sans symptômes, ce qui nécessite d'être évalué en pratique.


Dr Gérard Loeb

Jin Oh J et coll. : Is There Any Association Between the Severity of Lower Urinary Tract Symptoms and the Risk of Biopsy-Detectable Prostate Cancer in Patients With PSA Level Below 20 ng/ml in Multi-Core Prostate Biopsy? Prostate, 2012 ; publication avancée en ligne le 14 mai. DOI 10.1002/pros.22537
) Haab F et coll. : Terminologie des troubles fonctionnels du bas appareil urinaire : adaptation française de la terminologie de l’International Continence Society. Prog Urol 2004;14(6):1103-11.
2) Young JM et coll. : Are men with lower urinary tract symptoms at increased risk of prostate cancer?
A systematic review and critique of the available evidence. BJU Int 2000;85(9):1037–48.
3) Ouzzane A et coll. : Recommandations pour la bonne pratique des biopsies prostatiques. Prog Urol 2011; 21(1): 18-28.
4) Sagnier PP et coll. : Adaptation et validation en langue française du score international des symptômes de l'hypertrophie bénigne de la prostate. Prog. Urol 1994; 4: 532-8.
5) Martin RM et coll. Lower urinary tract symptoms and risk of prostate cancer: The HUNT 2 Cohort, Norway. Int J Cancer 2008; 123(8):1924–1928.

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