Medicina & Arte

segunda-feira, janeiro 28, 2008

DIABETES...sangrias!

Article paru le : Lundi 28 Janvier 2008
Les saignées améliorent la sensibilité à l´insuline et la sécrétion d´insuline, parallèlement à la réduction du contenu en fer hépatique en cas d´hémochromatose liée au gène HFE
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Pr Philippe Chanson
La surcharge en fer la plus fréquente, dans la population générale, est l´hémochromatose héréditaire de type 1, liée à une mutation homozygote du gène HFE, dont les conséquences cliniques sont fréquentes chez l´homme (28,4% chez les homozygotes C282Y selon une étude australienne, récemment publiée dans le N Engl J Med) (1). Elle est classiquement associée à une augmentation du taux de diabète. Le fer exerce un effet toxique direct sur les cellules bêta, responsable de leur apoptose cellulaire. La déplétion en fer améliore la fonction bêta cellulaire.
Afin de clarifier la pathogénie du diabète associée aux mutations de l´hémochromatose idiopathique, 17 porteurs du gène HFE (9 ayant une tolérance au glucose normale - NGT- et 8 ayant un diabète) ont été évalués lors d´un essai interventionnel (2). Au début de l´étude et après 2 années de saignées, un clamp euglycémique hyperinsulinémique a été réalisé de même qu´une hyperglycémie provoquée orale (HGPO), une biopsie hépatique et une mesure du contenu hépatique en fer. Les sujets ayant une NGT avaient une sensibilité à l´insuline basale, une sécrétion d´insuline et un index insulinogénique (calculé à partir de HGPO) supérieurs à ceux des patients qui avaient un diabète alors que leur contenu hépatique en fer et le score d´activité de NASH étaient inférieurs. Le contenu en fer hépatique basal corrélait de manière négative avec l´insulinosécrétion et la sensibilité à l´insuline et de manière positive avec le score de NASH et les triglycérides. Deux ans après les saignées, la réduction du fer sérique était de 79 +/- 26 % chez les patients ayant une NGT et de 284 +/- 54 % chez les sujets diabétiques. Dans les 2 groupes, on notait une augmentation de l´insulinosécrétion (chez les patients NGT : +20 +/- 4 %, chez les diabétiques : +33 +/- 7 %) et de la sensibilité à l´insuline (NGT : 25 +/- 5 %, diabète : 18 +/- 3 %à) et une diminution du contenu en fer hépatique (NGT 126 +/- 42 %, diabète 61 +/- 13 %) ainsi qu´une amélioration du score de NASH (NGT : 65.1 +/-6.5 vs 38.1 +/- 6.83, p < 0.0001 et diabétique : 2.1 +/- 10.7 vs 69.9 +/- 10 p < 0.0001).
La déplétion en fer améliore donc l´insulinosécrétion et l´insulinosensibilité aussi bien chez les patients ayant une tolérance au glucose normale que chez les diabétiques porteurs de mutations du gène HFE. Cette amélioration survient de manière parallèle à une diminution du contenu en fer hépatique et à une amélioration du score de NASH. Ces résultats justifient donc que l´on recherche une anomalie de l´intolérance au glucose et qu´une déplétion en fer prophylactique soit proposée chez les porteurs même s´ils sont asymptomatiques.

Références :
Allen KJ et al. Iron-overload-related disease in HFE herreditary hemochromatosis. N Engl J Med 2008 ; 358 : 221-30
Lire l´abstract :
Equitani F et al. Bloodletting ameliorates insulin sensitivity and secretion in parallel to reducting liver iron in carriers of HFE gene mutation. Diabetes Care 2008 ; 31 : 3-8.